PASSIRAC
Une Heureuse Nature
Passirac et la guerre de 1939-1945
Le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne. Liés au peuple polonais par un pacte d'assistance en cas d'agression, l'Angleterre et la France déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939. La mobilisation générale avait été décrétée en France dès la veille, soit le 2 septembre 1939 à zéro heure.
520 000 réfugiés français sont évacués des zones frontalières comprises entre la ligne Maginot et l’Allemagne, "zone rouge".
voir la page "réfugiés mosellans"
Durant la Seconde Guerre mondiale, 6 000 français furent tués par les Allemands ou leurs alliés, 25 000 furent fusillés, 27 000 résistants moururent en déportation en plus de 76 000 déportés raciaux.
La Charente déplore 3 565 victimes dont 249 fusillés et 345 morts en déportation (les 377 autres déportés sont revenus), 910 victimes dans l'armée des partisans, 156 victimes de bombardements, 1 835 militaires et 70 requis du service du travail obligatoire (STO).
Sur les 11 785 prisonniers de guerre, 738 ne sont pas revenus.
Parmi les nombreux prisonniers, quelques Passiracais :
sur liste 1940/08/16 (N2) :
► Motuh (Jean), 14-6-13, Passirac, 2ecl., gie Dép. Inf.
sur liste 1940/09/20 (N19) :
► Couzineau (Georges), 2-7-11, Passirac, 2ecl., 63e RJ
sur liste 1940/11/05 (N37) :
► Goichon (Albert), 12-9-16, Passirac, 1ecl., 41e R.A.D. 150.
sur liste 1940/12/20 (N55) :
► Hitier (Albéric), 11-11-17, Passirac, q.m., 52e R.A.D.St.VA
sur liste 1941/01/18 (N65) :
► Giraudeau (Raphaël), 21-5-12, Passirac, irc cl.,19\e G.R.C.A
sur liste 1941/04/14 (N91) :
► Soulard (Robert), 18-4-14, Passirac, 1ecl. 107e R.I, St. VII A.
Une plaque commémorative a été fixée sur le caveau de la famille Beaudet situé dans le cimetière de Passirac pour un enfant du pays, Henri Beaudet, décédé en Allemagne pendant cette période de guerre .
Prisonniers français natifs des communes
voisines de Passirac
Bardenac
Bernard Jean, Berthomet Justin, Jouannet Gaston, Jouannet René, Mazurie René, Montauzier Henri, Sicard Léon.
Brossac
Boisseau Gaston, Charbonnier François, Clement Albert, Cormelier Albert, Demond Henry, Filhar René, Forestier Yvon, Furet Alban, Gargot Gaston, Garnier Jean, Jeger Pierre, Péraud Marcel, Ravail Raoul, Ravail Rémi, Rousseau Eugène, Tessonneau Raymond.
Chatignac
Berton Narcille, Javial Robert.
Chillac
Auclair Pierre, Baillou Gaston, Delage Octave, Gouyaud Yvon, Pérot Armand.
Condéon
Aufort Maxime, Gautreau Georges, Jaud Marcel, Neveu André, Raoul Gontran.
Bernier André, Boutant André, Labeille Marcel, Massonneau Albert, Mirlet René, Montigaud Étienne, Prouteau Louis, Thivolardo André.
Guizengeard
Coiffard André, Louassier Raymon, Peyrot Orner, Thillard Henri.
Oriolles
Grand-Mourcel Jean, Marchadier Michel.
Après l'armistice du 22 juin 1940, le département se trouve coupé en deux par la ligne de démarcation, avec l'ouest en zone occupée et l'est en zone libre. La ligne de démarcation est à peu près orientée nord-sud à quelques kilomètres à l'est d'Angoulême.
Le département de la Charente compte environ 350 communes en zone occupée et 68 communes en zone non occupée.
20 communes sont coupées par la ligne.
Du nord au sud :
Minnie |
Pleuville, Benest, St Coutant, Vieux-Cérier, Grand Madieu, Parzac, St Claud, Cellefrouin, St Mary, Les Pins, Rivières, La Rochefoucauld, Rancogne, Vilhonneur, Chazelles, Bouëx, Sers, Vouzan, Rougnac, Combiers. |
La ligne de démarcation débute à Pleuville (en bordure de la RN 148) et va jusqu’à Combiers, selon le tracé de la fin de l’année 1941. Il existe au total 35 postes de contrôle côté allemand, 38 côté français. 6 sont des points de passages officiels :
Minnie |
Vieux-Cérier (route de Champagne Mouton) , Parzac, Cellefrouin, St Mary, Bouëx (route de Marthon) et la Rochefoucauld où il en existe deux. |
Les Allemands contrôlent quatorze points de passage de la ligne de démarcation, exigeant des laissez-passer. Les franchissements clandestins de la ligne sont sévèrement sanctionnés.
Les troupes allemandes entrent dans Angoulême le lundi 24 juin 1940 et vont cantonner dans les écoles et autres bâtiments privés ou publics.
Le château et l'école de garçons de Passirac furent occupés par les
Allemands de 1940 à 1944. Certains logeaient également dans la maison bourgeoise, Place des maronniers à Brossac, d'autres aux châteaux de Chillac ou Chevanceaux.
Quatre cents soldats environ s'entraînaient régulièrement au tir depuis Brossac, les hameaux "Le Petit Cousinaud" (Guizengeard), "Chez Drigot" (Guizengeard) jusqu'à "Buissonnet" (Guizengeard - où l'on retrouve encore des obus), "les Vacants de Chaux" (Guizengeard),
sur les terres du château de Chaux (Chevanceaux 17), ainsi que sur les terres du Chatelard (Passirac 16), investissant les nombreux vallons de la région pour leurs manœuvres.
Dès le 25 août 1940, l'armée allemande, à Bordeaux, réquisitionne caoutchouc et savon et effectue divers achats.
Ces réquisitions et ces achats ont pour but, non seulement de nourrir les troupes campant sur le sol français, mais aussi les civils allemands et, plus tard, les soldats de l'Est.
Lorsqu'on effectuera le recensement des denrées emportées (achats amiables, prises de guerre, réquisitions), on arrivera, pour la période allant de juin 1940 à juin 1944, à 2 845 000 tonnes de blé (la moitié d'une récolte annuelle) et presque autant d'avoine, 845 000 tonnes de viande (soit plus que la consommation de 40 millions de Français pendant l'année 1941), 711 000 tonnes de pommes de terre, 220 millions d'oeufs, 750 000 chevaux, etc...
La vie quotidienne des charentais subit de nombreuses interdictions et restrictions :
- rationnement alimentaire, d'électricité
- règlementation sévère des déplacements
- chasse interdite
- manifestation ou autres rassemblements prohibés
- réquisitions diverses (fourrage...).
sources : liste décès, guerre1939, liste prisonniers, mémorial16, Wikipédia, histoire, Charente et Vienne, film.
merci à Mme Béatrice de Castelbajac, Mr et Mme Pierre Camus, Mr et Mme Gaëtan Pellefigue, Mr Jacques Beaudet, Mr Emmanuel Benoit du Rey, Mr Christian Gadrat, Mr Jean-Yves Rondeau pour leurs témoignages et leur aide précieuse. Anny Bergerolle août 2013 |