PASSIRAC

 

Une Heureuse Nature

 

 

§ HISTOIRE - personnalités liées à Passirac

 

CHOLOUX Jacques

 

Venant de Berneuil, Messire Jacques Choloux est installé comme curé de Passirac le 8 mai 1714. Il y demeurera jusqu'à sa mort le 4 février 1766 (son successeur l'abbé Delphieux). Il est en même temps prieur de St Martin de Brie (Brie-sous-Chalais).

Pendant plus d'un demi-siècle, il se partage entre ces deux paroisses et note dans les registres paroissiaux les actes de baptêmes, mariages et décès ainsi que les transformations, réparations, améliorations faites à son église, sans oublier les dons des fidèles et même le temps qu'il fait.

 

Le temps à Pâques 1739

 

"L'an 1739, le 25 mars, jour du mercredi saint venant au jeudi saint, il a neigé le jeudi saint, vendredi saint et samedi saint. Les jours précédents, il a fait de grands froids avec beaucoup de gelée. Le jour de Pasques, le lundi de Pasques et toutes les nuits, il a gelé, et toute la nuit du lundi au mardi de Pasques et trente et un mars et tous ces jours, il y a eu beaucoup de grêle avec de grand vent et il y a eu plusieurs maladies et de rhumes sur la poitrine qui ont fait mourir plusieurs personnes. Ces rhumes ont été accomâgnées de fièvres continues, douleurs de tête, douleurs de côté, inflammations de poitrine."

 

manipule porté sur le bras gauche
manipule porté sur le bras gauche

Le 2 décembre 1733, Maître Alexis André, vitrier en la ville de St-Aulaye a reçu de Messire Jacques Choloux la somme de 14 livres pour ouvrage neuf et "raccommodage" fait à son église sans comprendre sa nourriture et celle de son cheval pendant deux jours et demi. Le travail n'est pas sépécifié mais il s'agit sans doute de vitraux car en 1740, le même ouvrier "raccomode" les vitraux de l'autel Notre-Dame du Mont-Carmel et trois petits vitraux du côté du midi pour cinquante pistoles non compris la nourriture des ouvriers et 3 livres pour le serrurier. 

 

Le 20 décembre 1735, il fait blanchir le cœur de l'église et la chapelle Notre-Dame du Mont-Carmel; pour cela il a fallu trois jours et demi.

Le 23 janvier 1738, un artisan du nom de Monthureau a reçu 25 livres pour avoir "raccommodé" le tableau du grand autel et aussi pour le tableau de Notre-Dame du Mont-Carmel qui est dans la chapelle et qui porte le même nom.

 

Le même jour, il a reçu 68 livres mais il n'est pas précisé pour quel travail. À la suite du texte écrit et signé par l'artisan lui-même et qui tient lieu de reçu, le curé a ajouté "non compris la nourriture dudit Monthureau et de son cheval, le tout 108 livres".

 

Le 5 mai 1738, demoiselle Catherine de Lafaye (épouse Séguineau) a donné à l'église de Passirac, une chasuble, un manipule et une étole. Ces deux derniers ornements sont en soie blanche et brodés d'argent "le tout a été béni à Montboyer par Mr Perreau, archiprêtre de Chalais et curé de Montboyer le 22 du mois de May 1738".

 

Le 19 May 1742, l'abbé Choloux fait mettre des balustres à l'autel de la chapelle de Notre-Dame du Mont-Carmel. Ils ont été faits par Henri Chadefaud et son frère. Le bois, la façon du charpentier, une journée du maçon et deux du serrurier reviennent à 25 livres 17 sols, mais une bienfaitrice, Marie Ribereau, par l'intermédiaire de sa sœur Catherine, a donné 18 livres.

 

Le 10 juillet 1743, le curé fait faire à Boisberteau une étole avec un manipule de satin dont le fond est blanc. Il y a du violet, du rouge et du vert. La soie et la façon ont coûté 10 livres 15 sols.

 

En 1763, Birot et sa femme ont mis 8 jours pour refaire le devant de l'autel de la chapelle du Mont-Carmel et "faire revivre les couleurs du tableau de la dite chapelle et celui du maître-autel". Ils ont reçu 4 livres et leur nourriture, ce qui fait pour chacun, 5 sols par jour.

 

En 1764, un voleur s'est introduit dans l'église. On ne sait pas ce qu'il y a dérobé mais il a brisé une vitre et cassé un "pavois". Il en a coûté 4 livres payées à Ferrier, maître vitrier.

 

D'importantes réparations ont dû être effectuées également au clocher de l'église Saint-Pierre à Passirac.

 

" Le onzième du mois de novembre 1738 a été refait, raccommodé et relevé le coin du clocher du côté du soleil couchant, de l'église St-Pierre de Passiracq, qui avait ét brisé depuis le haut du clocher jusque au pied dudit clocher par le feu du ciel".

Maître André Veillon et André Pigot, beaux-frères, de la paroisse de Condéon, ont employé 75 jours à tiller les quartiers et remonter ledit coin. Deux hommes pendant 15 jours "les ont servis" à monter le mortier et les 105 quartiers qui ont été pris dans la pierrière de Jean Pelleaux du village de "chez les Got" paroisse de Passiracq. Il a fallu aussi 2 charretées de pierres communes qui ont été employées avec toutes les anciennes et 54 boisseaux de chaux.

Monsieur le marquis de (illisible)* a payé 150 livres aux entrepreneurs Veillon et autres maçons. Le curé a fait faire la soupe et donné le vin.

 * il s'agit sûrement du marquis de Barbezieux, Charles de Livenne, seigneur de l'époque et comte de Balan.

Le câble de 22 brasses (environ 35m) qui a servi à monter les quartiers, a coûté 35 sols et il est ensuite resté comme corde de la cloche.

On dut également recouvrir l'église, ce qui a nécessité "douze cents et demi" de tuiles, plusieurs centaines de clous de lattes et 10 boisseaux de chaux.

27 livres ont été payées à Pierre Bertin, Rivière et Audière qui ont accompli le travail.  

 

La paroisse a donné 9 livres et le seigneur "9 setiers* primitifs". Une partie de ces dépenses est payée par le curé qui a quelques ressources provenant de la dîme et des biens de la cure dont il a le profit. Le seigneur participe largement aux frais. Dans une moindre mesure, il y a la participation du "conseil de fabrique" dont le responsable nommé "fabriqueur" administre les revenus et dépenses de l'église, recueillant les dons, le produit des quêtes faites à l'office du dimanche et des jours de fêtes, le prix de l'ouverture des fosses pour ceux (seigneurs ou notables) qui se font enterrer dans l'église.

  * mesure de capacité pour les grains contenant environ 156 litres.

 

 À l'époque, c'est "Maistre Annet Malcombe, marchand du bourg de Passiracq" qui est fabriqueur de l'église St-Pierre. Le 15 novembre 1738, il rend ses comptes à Messire Choloux. Il a payé à maître Callot, sellier de Cressac, 45 sols pour le "coirrest" de la cloche (courroie reliant le battant à la cloche) à Jean Moreau, maréchal de Passirac, 40 sols pour 3 agrafes en fer, un quarteron de clous, 2 fiches et un loquet; 35 sols à Jean Audinet pour payer la façon du câble et à Pierre Bertin qui a fini de recouvrir l'église, 40 sols et les 6 livres provenant de l'ouverture de la fosse de feu son épouse Marguerite Hérier.

 

Plus tard, en 1740, le sieur Malcombe a remis au curé "50 sols qu'il avait amassés pour la réparation de l'église". Il devra donner également les sommes reçues "pour l'ouverture des fosses du fils de Maistre Baptiste Sarrazin et de Maistre Jean Sarrazin son père"...s'il en est payé.

 

Ces derniers mots sont ajoutés par Messire Choloux. Il arrivait en effet que les familles, pourtant aisées, oublient de s'acquitter de leur dette.

 

Odette Faye - Histoire de nos communes - extraits des registres paroissiaux