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Une Heureuse Nature

 

 

§ ARTICLES - 2011-actualités diverses

2011 - Écologie citoyenne

Les abeilles

 

A l’heure où l’écologie est un concept marketing vendeur, alimentant les bulles spéculatives et les sphères politiques, j’aimerai vous rappeler que l’écologie est la science qui étudie les conditions d'existence d'un être vivant et les rapports qui s'établissent entre cet être et son environnement.

 

Les abeilles occupent une place emblématique dans la biodiversité, elles jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes à fleurs. Sans abeilles : plus de fruits, de légumes, de graines !

 

Les abeilles sont garantes du tiers de notre alimentation mondiale. Leur disparition affecterait gravement les écosystèmes et la viabilité des sociétés humaines. Or, abeilles sauvages et abeilles mellifères vont très mal ! Partout dans le monde, les apiculteurs assistent impuissants à leur déclin. Il faut remonter un peu dans le temps….

 

En 2006, on estimait que la diversité des espèces pollinisatrices avait chuté depuis 1980 de 52 % en Grande Bretagne, de 67 % en Hollande et aux Etats-Unis, à certains endroits de 80 %. Parmi les causes à l'origine de ce mal, on pointe du doigt, entre autres : les pesticides, les OGM, les téléphones cellulaires, les écarts climatiques extrêmes. Mais, à l'heure actuelle, rien n'est certains et toutes les pistes sont encore à l'étude pour expliquer l'effondrement des essaims qui, aux Etats-Unis, aurait touché de 30 à 80% de la population des abeilles. Alors que les abeilles disparaissent des écosystèmes ruraux impacté, par certains pesticides, par les OGM, par les monocultures et par la paupérisation en biodiversité, les villes se révèlent être un terrain d'une formidable variété végétale.  Selon les quartiers où sont posées les ruches, des miels mentholés à dominante de tilleul sont fabriqués. Alors que les campagnes sont de plus en plus victimes de monoculture, on retrouve dans les miels urbains des pollens de thym, coquelicot, tilleul, myosotis, châtaignier, acacia et de nombreuses espèces décoratives rares. C'est ainsi que le «Miel béton» produit en région parisienne est fier d'étaler le résultat de ses analyses en laboratoire qui le classe comme un miel «exotique».

 

Et la pollution ? Là encore, l'abeille des villes est souvent mieux lotie que celle des champs. Pour peu que le service des espaces verts utilise des traitements naturels, elle échappe à ses pires ennemis que sont les engrais et les insecticides. Les miels eux-mêmes sont toujours soigneusement analysés avant d'être proposés à la consommation et ils ont tous franchi l'obstacle sans problème, certains se payant même le luxe d'être primés à des concours agricoles. Preuve que la démarche devient de plus en plus naturelle, la ville de Lille s'est dotée d'un adjoint au maire, chargé (entre autres) de l'apiculture urbaine. Et en région parisienne, l'association Savoir-faire et découvertes, spécialisée dans les stages écolo, propose depuis peu une initiation sur deux jours à la production de miel en ville. Régie par le Code rural, la pratique de l'apiculture urbaine n'impose que deux grandes règles : pas de ruche à moins de 25 mètres d'un hôpital ou d'une école et une haie protectrice de 2 mètres de haut à proximité, sauf si la ruche est elle-même installée à plus de 2 mètres de hauteur.

 

Alors pour voir des ruches et des abeilles devront nous aller au parc de Luxembourg ? L’arrêt du déclin de la population des abeilles en milieu rural, n’est ce pas un bon sujet d’écologie ? Malheureusement derrière ce sujet qui a un impact crucial pour l’humanité, il n’y a pas d’attrait politique et pas d’argent facile à faire. Je pourrais vous parler de la stérilisation de la faune de nos rivières mais ce sera dans un prochain bulletin municipal.

 

Je vous souhaite de bonnes vacances

Emmanuel BOUQUET